Diriger n’est pas seulement exercer un pouvoir ou imposer des décisions : c’est avant tout inspirer, rassembler et servir un projet plus grand que soi.
Or, notre époque a tendance à dévoyer cette notion. Ce qui se passe en ce moment dans l'actualité politique française le montre : trop de dirigeants cherchent avant tout à satisfaire leurs intérêts personnels, au lieu de rassembler autour d'un bien plus grand qui est celui de la France.
Dans un contexte où l’agressivité et la domination sont érigées en déesses, je crois profondément que le vrai courage du leader est alors celui de rester fidèle à ses convictions dans la durée, de ne pas céder à la peur ni à la haine, de se battre avec intelligence et intégrité.
Pour s’en saisir, il existe des modèles qui inspirent et ouvrent la voie vers une alternative, comme Muhammad Yunus qui a exercé une influence importante dans ma vie, source d’inspiration pour la création de la première banque de micro-crédit chilienne. Je n’oublie pas non plus Antoine Rufenacht, que j’admire profondément et qui, alors Président d’Armor, m’a recruté en 2004. Parti en 2020, il plaçait ses convictions et le sens de l’intérêt général au-dessus de sa carrière personnelle.
Ces figures, et d’autres, m’ont permis de me forger la conviction que le courage des chefs consiste aussi à faire le choix de la qualité de la relation, avec comme pré-requis d’accepter sa propre vulnérabilité.
Le courage, c’est le choix de la fidélité plutôt que l’opportunisme, de l’authenticité, plutôt que le confort, de l’engagement, plutôt que de la facilité.
Hubert de Boisredon, Président-Directeur général d’ARMOR GROUP.